La Fédération Comorienne des Consommateurs repense le système éducatif comorien
Les 10 et 11 septembre derniers, la Fédération des Consommateurs Comorienne a organisé, à l’Ecole de Santé de Moroni, un séminaire sur l’Education. De nombreux personnalités avaient répondu présent à l’invitation de cette Fédération présidée par Saïd Abdallah Mchangama, notamment Mohamed Ismaïla, Ministre de l’Education nationale, Bourhane Hamidou, Président de l’Assemblée de l’Union des Comores, Pierre Laye, Responsable de la Coopération Française, Lionel Laignel, Conseiller technique au Ministre de l’Education, Djaffar Ladhati, Administrateur pays à l’UNICEF.
Nourdine Bourhani, fonctionnaire au Ministère de l’Education Nationale, a ouvert les ateliers par une présentation des textes relatifs au système éducatif aux Comores. Et au bout d’un état des lieux des écoles, publiques et privées, Bourhani a partagé une liste de la centaine d’écoles privées existantes à Ngazidja, et dont seulement 53 ont un agrément de l’Etat, suivent les normes établies par le Ministère de l’Education Nationale. Selon Ibrahim Mweva du Commissariat chargé de l’Education à Ngazidja « pour ouvrir une école privée, une autorisation des autorités compétentes est primordiale. D’ailleurs, la plupart des écoles privées ont eu des autorisations. Néanmoins, pour avoir un agrément, des critères pédagogiques et physiques sont exigés. En fait, après l’ouverture d’une école, un agrément est octroyé ou non au terme d’une inspection. » La FCC compte aller lentement dans la mission qu’elle s’est investie et qui consiste à responsabiliser et conscientiser les consommateurs, à savoir les parents d’élèves et les élèves eux-mêmes. Consciente que l’Education est à la fois le moteur et le but de tout développement d’un pays, la FCC a choisi le thème de l’Education pour qu’enfin il ait un peuple comorien responsable puisque sensibilisé de ses droits et devoirs . « Il est temps de nous réapproprier notre pays. Et pour ce faire, il faut une révolution des mentalités » a été, d’ailleurs, le leitmotiv du Président Saïd Abdallah Mchangama. Un peuple mieux éduqué et bien instruit est exigeant, il n’a pas honte de se plaindre et se bat pour son bien-être.
« L’éducation n’est pas un bien de consommation, c’est plutôt un droit. Tous les enfants, du moins les plus jeunes, doivent être scolarisés, peu importe les moyens de leurs parents. » a expliqué Djaffar Ladhati, Administrateur à l’UNICEF. Pour Mohamed Moussa Moindjié, Conseiller municipal de Mdé, « l’initiative est louable dans le sens où nous apportons un plus dans le système éducatif de notre pays. Je considère cette initiative comme un second souffle, puisque en impliquant tous les acteurs de l’Education, nous allons sûrement trouver des réponses appropriées aux réalités de l’éducation de notre pays. » Mme Nasrat Mohamed Issa, Vice-présidente de la FCC, a présidé le séminaire. « Je suis satisfaite du séminaire. Car, d’une part, tout le monde a répondu favorablement à l’invitation. Et d’autre part, tout le monde a donné le meilleur de lui-même afin d’identifier les problèmes de notre système éducatif et d’apporter les réponses adéquates. En effet, personne n’est dupe. Tout le monde sait qu’il y a beaucoup de problèmes dans le domaine de l’Education : les résultats des examens nationaux de chaque année sont la preuve. Nous avons fait d’une pierre deux coups : le séminaire a été à la fois un cri d’alarme et un tremplin qui certainement nous propulsera vers un redressement du système éducatif. » nous a confiés la Vice-présidente. Les séminaristes s’étaient repartis en deux groupes. Dans un premier temps, ils ont identifié les problèmes, quels soient pédagogiques, administratifs ou infrastructurels. Et dans un second temps, ils ont fait des propositions. Le premier groupe a été présidé par Aboubacar Saïd Salim, homme de lettres et enseignant. Et le second par Mohamed Moussa Moindjié, Directeur Général chargé des Politiques et Programmes de l’Enseignement de Base au Ministère de l’Education Nationale.
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