9 août 2011

Un bateau chavire au large de la Grande-comore

Le Madjiriha, un bateau comorien faisant la navette entre les îles de l’archipel des Comores, a chaviré ce mardi 9 août, à 3 heures du matin, au large du sud de la Grande-comore, pas loin de Sima ya M’bwani, dans le M’badjini. Il avait à son bord, d’après le service de l’Immigration, « 12 membres d’équipage, 93 passagers et des enfants dont le nombre est inconnu ». Des chiffres contestés par certains rescapés, rencontrés à l’hôpital El-Maarouf, qui parlent « de plus de 200 passagers: étant donné que des passagers du Ville de Sima, un autre bateau comorien qui n’a pas pu partir hier soir pour Anjouan, ont été transbordés dans le Madjiriha. »

Bateau à la dérive
Bateau à la dérive

Le bateau, qui a quitté le port de Moroni à 22 heures 30, est tombé en panne aux environs de minuit. « A minuit, notre moteur [le Madjiriha avait un moteur au lieu de deux] a commencé à chauffer, en raison de cette panne de pompe à eau, il n’y avait plus de liquide de refroidissement. Nous avons éteint le moteur pour pouvoir le réparer. Nous avons appelé la capitainerie du port de Moroni, pour qu’elle nous envoie des secours. On nous a faits comprendre que notre demande ne pouvait pas être satisfaite, faute de carburant. On a insistés, mais sans succès» nous a confié un rescapé qui travaillait dans le bateau. « Nous avions mis de l’eau dans le moteur en panne et l’avions démarré, mais à peine que le bateau a-t-il été démarré , l’ l’hélice a vite tourné , le bateau a dévié , percuté un rocher et chaviré. » nous a appris le rescapé Nadhir Abdou Saïd, graisseur dans le Madjiriha. L’armateur du bateau est l’homme d’affaire et producteur de disque Abdoulatuf Madjiriha. Le bateau était au mouillage pendant plusieurs mois, il n’a repris la mer que depuis 2 mois, après l’achat en Europe d’un moteur d’occasion. « Visiblement, le Madjiriha était en bon état, à moins que le commandant du bateau nous ait menti. » nous a-t-on expliqués au service de l’Immigration, le matin du naufrage. Ainsi, n’y a-t-il jamais eu lieu de visite technique ; par ailleurs, la vétusté du moteur ne serait-elle pas la cause de l’avarie au bateau ?

« On a dû nager pour atteindre le rivage. Et sitôt une voiture qui passait sur la route nous a évacué à l’hôpital El-Maarouf » nous a confié le rescapé Jaffar Mourchid, âgé de 23 ans. « J’ai pu examiner 1 cuisinier, 2 graisseurs et 2 passagers. Et j’ai constaté que psychologiquement ils se portent bien. » nous a rassurés Docteur Mistoihi, psychiatre à l’hôpital El-Maarouf. « On estime à 40 au moins le nombre de morts, dont 17 enfants. On a recensé, pour le moment, 61 rescapés, dont un bébé. Pour l’instant, le nombre de disparus est estimé à 23. » nous a dit Mohamed Cheick, journaliste à la radio nationale. Toutefois, aux environs de 13 heures, 25 corps, dont 11 enfants, ont été transportés pour conservation en chambres froides de l’hôpital El-Maarouf. D’autres corps sont attendus dans les heures à venir. Il est à souligner que les secours n’ont commencé à s’organiser que plusieurs heures plus tard, aux environs de 8 heures. [A 16 heures 30, « les corps transportés à l’hôpital El-Maarouf sont au nombre de 52, et 10 sont attendus dans les heures à venir. Les chambres froides sont suffisantes pour tous les corps » nous a appris Mounsuf Mohamed Saïd, Directeur de l’hôpital El-Maarouf. Des religieux, dont le prédicateur Jibril, viennent d’arriver à l’hôpital El-Maarouf. Ils vont faire la toilette mortuaire musulmane aux corps. Il est à noter que chez les musulmans une toilette purificatrice est effectuée suivant un rite bien précis. Ce matin, mercredi 10 août, « on a recensé 59 corps, dont un n’a toujours pas été dégagé de l’épave en raison des intempéries »a-t-on appris de source militaire. ]

En moins d’une décennie, il y a eu aux Comores plus de 4 naufrages qui ont faits des milliers de victimes. Les barques cherchant à atteindre clandestinement les côtes mahoraises sont exclues du compte. Maintenant, il est temps, à l’heure où plusieurs âmes comoriennes finissent leur destin dans les fonds sous-marins, d’établir les responsabilités de chacun dans ce pays en détresse.

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Commentaires

somaila ahmed(lakana)
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je partage ce cruel deuil à la nation comorienne. Et que Dieu juge les âmes des victimes au paradis.
en effet, il est sans dire le peuple comorien a ra-le-bol de ces genres de...qui émanent bien sûr de la lâcheté de nos soit-disant incompétents autorités. Qu'ils se rappellent du compte à rendre envers notre seigneur!
familles concernées, veillez accepter mes condoléances.
SOUMAILA

houssounaine
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La mer etait en colère mais c est pas grave pour çà c est DIEU.

houssounaine
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Ce jour, jai constaté de l obscurité sur la terre.

houssounaine
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Où se trouve le bateau

houssounaine
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Mais je n a de dire.